APHP Sorbonne Université, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (75) 16h25 Les nouvelles thérapies (thérapie génique, enzymothérapie). Dr Bénédicte HERON LONGE, PH pédiatre, Service de neuropédiatrie, Centre de référence des maladies lysosomales, CHU Paris Est - Hôpital d’Enfants Armand-Trousseau (75) Jeudi 7 octobre 2021

Caen can, mars 1959, p. 3 Cl. M. Daeffler1Alors qu’aux lendemains de la Grande Guerre, dans le contexte de reconstruction matérielle et intellectuelle de la France, s’étaient multipliées les cérémonies commémoratives d’universités et de grandes écoles [2], le médiéviste Édouard Jordan insistait sur les discontinuités dans l’histoire des établissements d’enseignement supérieur Dans quelle mesure les Université françaises actuelles sont-elles les descendantes légitimes des Universités qui ont existé au Moyen Âge sur le sol de la France d’aujourd’hui ? […] Que nos Universités actuelles s’amusent à célébrer leurs poly-centenaires, c’est un plaisir innocent, et même utile, si on veut il entretient le culte du passé. Mais entre elles et leurs devancières, il y a [de] grandes différences d’organisation » [3].De fait, l’histoire des universités est marquée par des ruptures et des moments de refondation. Au xxe siècle, deux césures se distinguent la refondation consécutive à la loi de 1968, moment général en France et, spécifiquement à Caen, 1944. 2L’université d’aujourd’hui est l’héritière de l’université médiévale et cette longue histoire est rappelée tout au long de la période étudiée. Néanmoins, cette phase s’étendant de 1944, date de la destruction du palais de l’université, à 1957, année de l’inauguration des nouveaux bâtiments, constitue le moment où naît l’actuelle université de Caen. Ce ne sont en effet pas seulement de nouveaux bâtiments qui apparaissent, mais aussi un projet universitaire renouvelé, la période étant l’une de celles où la question lancinante et décisive à quoi sert une université ? » se pose. 3La phase considérée est trop riche pour que tous les aspects soient présentés. L’étude est donc centrée sur l’enjeu majeur de ces années, soit la redéfinition de la place de l’université dans la cité, la polysémie de ce mot nous étant ici utile, désignant autant la ville d’implantation, Caen, que la cité entendue au sens de champ public. Il s’agit de montrer comment le redémarrage de l’université à cette époque symbolise le relèvement de la cité normande [4], puis d’aborder la redéfinition des missions de l’université et l’extension de son rôle à des domaines jusque-là délaissés. Cette étude se veut également une contribution à l’histoire de la construction régionale de la Normandie, tant l’enjeu de la prééminence intellectuelle entre les métropoles caennaise et rouennaise apparaît ici essentiel. 4L’état des sources est variable et nombreux sont les manques, qui n’excluent pas pourtant l’impression d’un certain foisonnement. La conservation difficile dans l’espace exigu dévolu à l’administration après 1944 a conduit à la destruction d’archives de l’université ; la situation n’est guère meilleure après l’installation sur le site actuel Campus 1, puisque, longtemps, les facultés et le rectorat n’ont pas versé leurs archives [5], au moins jusqu’en 1968. Les documents sont donc lacunaires, bien que variés on trouve aux archives municipales de Caen [6] des dossiers permettant de rendre compte des débats et des projets ayant précédé la reconstruction et, aux Archives départementales, les très riches documents concernant le redémarrage des activités universitaires à Caen ; enfin, à l’université, ont été consultées les archives de Jean Collin [7], qui avait conservé de nombreuses pièces à propos de l’histoire de l’établissement après renaissance de l’université de Caen, un enjeu du relèvement de la cité5Parmi les destructions occasionnées par la Bataille de Normandie, celle de l’université possède un poids symbolique certain. La décision de reconstruire l’université à Caen apparaît comme un des enjeux majeurs de la résurrection » de la université menacée ?6Le redémarrage s’est opéré dans les premières semaines suivant la destruction du palais de l’université. L’établissement n’a plus de tête, le recteur Jean Mercier [8], qui avait cependant pris les premières décisions pour la reprise des activités, étant relevé de ses fonctions le 14 septembre 1944 [9]. Le nouveau préfet, l’ancien recteur Pierre Daure, reprend de facto les rênes, secondé par un autre universitaire, l’économiste Albert Pasquier. La situation est délicate, avec des enseignants mobilisés ou bloqués à Paris et d’autres peu aptes à exercer des responsabilités de commandement, d’après le préfet. Celui-ci propose d’ailleurs à François Coulet, commissaire de la République, de nommer symboliquement recteur René Musset, doyen de la faculté des lettres, arrêté en 1942 et déporté à Buchenwald, dans le but de rappeler la contribution de l’université à la Résistance [10]. 7Cette proposition inaugure une pratique consistant à rappeler systématiquement l’immense sacrifice consenti par l’université de Caen et la Normandie. Ainsi, toute cérémonie universitaire des premières années inclut une visite des plages du Débarquement. Ce n’est significativement plus le cas en 1957, lors de l’inauguration des nouveaux bâtiments, quand la visite organisée au Mont Saint-Michel – comme lors du cinquième centenaire en 1932 – semble signifier la fin du recueillement. 8Pierre Daure estime que c’est à cause de ce tribut de la région à la Libération qu’il convient d’agir d’urgence, selon un argumentaire récurrent pendant les premiers mois 9 Il serait particulièrement pénible qu’après ce que la Ville et la Région ont souffert pour la cause de la Libération du territoire national, l’Université de Caen disparaisse, soit par décision administrative, soit par anémie totale. » [11] 10Les étudiants partagent cette crainte. L’Union nationale des étudiants de France UNEF, à laquelle l’Association générale des Étudiants de Caen AGEC est affiliée, intervient au plan national, jugeant regrettable que la nomination du nouveau Recteur de l’Académie de Caen ne soit pas encore intervenue, et que faute d’une direction unique, beaucoup d’efforts et de bonnes volontés risquent de n’atteindre qu’imparfaitement leur but » [12]. Pourtant, les perspectives sont favorables, comme le signale Léonard Gille [13] dès le 13 septembre 1944 devant le comité départemental de Libération. Après une réunion avec le ministre de l’Éducation nationale, il rapporte avoir reçu ces fermes assurances 11 Caen va conserver sa faculté, celle-ci va bientôt rouvrir ses portes aux étudiants en droit, aux étudiants en lettres. Elles [sic] vont recevoir des subventions de l’État. Pour les étudiants en sciences ce sera un peu plus long. » [14] 12Peu de temps après, Robert Mazet [15] est nommé recteur et un premier crédit d’urgence de 500 000 francs est octroyé. La mobilisation des universitaires présents autorise la reprise de l’activité universitaire à Caen dès l’automne avec l’organisation du baccalauréat [16]. En outre, lors de sa visite le 9 octobre 1944, le général de Gaulle clame publiquement la volonté du gouvernement de maintenir l’université. Il s’adresse ainsi au chef de la délégation spéciale Yves Guillou 13 Il y a dans votre cité beaucoup de choses à reconstruire. Je ne les énumérerai pas, mais il y en a une qui m’a frappé c’est votre Université. Je n’ignore pas que votre Université a un passé admirable. Je n’ignore pas la valeur du corps enseignant de cette Université. Je n’ignore pas le concours des étudiants qui s’y pressaient et qui vont de nouveau s’y presser. Je puis vous dire, Monsieur le Maire, que la ville de Caen conservera son Université. » [17] 14D’ailleurs, l’architecte Henry Bernard est mandaté pour la reconstruction dès novembre 1944 ; dans sa lettre de mission, le recteur Mazet lui demande de faire vite 15 Il importe que l’Université puisse faire connaître au plus tôt, au moins dans leurs grandes lignes, ses projets de reconstruction, afin de ne pas être mise en face de décisions qui limiteraient son choix et risqueraient d’entraver son développement ultérieur. » [18] 16Enfin, le 13 décembre 1944, a lieu la rentrée solennelle [19] de l’université. La présence du ministre René Capitant et de Jean Bayet [20], directeur général de l’enseignement, témoigne de la volonté de l’État et du caractère inéluctable de la reconstruction d’une université à Caen. 17Ces assurances réitérées laissent peu de place pour les hypothèses parfois avancées d’un projet de transfert de l’université à Rouen ou de sa disparition. Jean Collin rapporte ainsi que le ministre aurait informé en septembre 1944 Yves Guillou, Léonard Gille et Serge Goguel, représentant des étudiants, que Rouen avait fait une offre. Heureusement, son souhait était de sauver Caen ! Il fallait agit vite ! » [21], commente Jean Collin. Cette éventualité ne résiste guère à l’analyse. D’abord, l’absence de traces d’un tel projet, dans les archives du ministère de l’Éducation nationale, du rectorat ou de la municipalité laisse penser que si tentation il y eut, elle fut fugace. Il convient aussi de penser cette rumeur dans l’histoire d’une rivalité Rouen-Caen exacerbée en 1941 par la désignation par l’État français de la capitale de la Normandie, et dont le redémarrage de l’université n’est qu’un des multiples avatars jusqu’à aujourd’hui. Est en jeu d’ailleurs ici davantage une primauté régionale dans le domaine intellectuel que l’accueil d’activités universitaires Rouen dispose déjà d’une école supérieure de sciences et de lettres et d’une école de droit, rattachées depuis les années 1920 à l’université de Caen [22], et possède sa propre école municipale de médecine [23]. À la fin des années 1940, les effectifs rouennais sont d’ailleurs comparables à ceux de Caen, ce qui soulage d’autant l’école normale de la rue Caponière, lieu exigu et provisoire d’accueil des étudiants caennais [24]. La rivalité entre les deux métropoles normandes s’exprime d’ailleurs dans les deux sens, des Rouennais ayant vis-à-vis de Caen le même type de réaction que certains Caennais vis-à-vis de Paris, selon un bel emboîtement d’échelles. Ainsi, lors de la pose de la première pierre des cités universitaires en 1958, un étudiant rouennais affirme son espoir qu’un jour les professeurs venus de Caen ne seront plus partagés entre leurs étudiants et les horaires de la SNCF » [25], tout comme un étudiant caennais dénonçait après-guerre une vie universitaire […] formée de professeurs qui, pour la plupart, habitent Paris et ne consentent à venir à Caen que quelques jours par semaine, répandre du haut de leurs chaires, un enseignement rapide à une multitude d’isolés » [26]. 18En somme, l’hypothèse rouennaise a davantage servi de repoussoir susceptible de fédérer les énergies à Caen que constitué une véritable menace. Ainsi, lorsqu’au début de l’année 1946, le recteur Mazet constate que le conseil municipal s’est élevé contre l’étendue trop vaste fixée pour la nouvelle Université », il met en garde le maire Yves Guillou contre le risque de faire penser que Caen trouve le plan trop somptuaire » et entretient la menace d’une disparition ou – pire encore ? – d’un transfert à Rouen 19 Vous n’êtes pas sans avoir eu connaissance des paroles prononcées, lors de la discussion du budget de l’Éducation Nationale par Monsieur Georges Cogniot, rapporteur “Qu’une meilleure répartition de l’enseignement entre les Universités françaises soit possible, souhaitable même, personne ici ne le conteste. S’il s’agissait, par exemple, de remplacer une Université de faible importance par une Université située dans un grand centre où le besoin s’en fait sentir, dans une ville comme Rouen ou Nice, par exemple, la question pourrait être discutée.” Qu’arriverait-il si la ville de Rouen se piquant d’émulation se déclarait prête à consentir de larges sacrifices de terrain et d’argent pour accueillir une Université modèle présentée comme un exutoire possible des Facultés parisiennes encombrées ? » [27] 20Ce document montre d’ailleurs que l’éventuel projet alternatif n’est alors toujours pas formulé. Mais en maniant cet argument, le recteur obtient rapidement satisfaction de la part d’un maire de Caen pour qui cette hypothèse est proprement insupportable. 21À défaut d’un transfert, la menace d’une disparition pure et simple reste brandie longtemps dans les discours. Le professeur Moreau, de la faculté des sciences, en fait le thème funeste de son allocution lors de la rentrée solennelle de 1945, intitulé comment naissent, comment meurent les organismes vivants que sont les Universités » [28]. Les étudiants partagent cette vision d’un tel risque. Alors que le coutumier bal de l’ A » l’AGEC n’a pas lieu en 1946, faute d’un soutien de la municipalité, l’association étudiante réagit elle aussi en utilisant cet argument. Déplorant l’extinction de la vie culturelle locale, les étudiants demandent aux autorités de s’inspirer de Rennes, grande ville universitaire, et de Rouen qui veut le devenir », mettant en garde contre les conséquences d’une disparition 22 Si la ville de Caen perd son Université, elle perdra progressivement tous les éléments qui en faisaient une grande ville, elle ne sera plus qu’un petit chef-lieu de département l’incompréhension administrative aura bien fait les choses. » [29] 23En 1957 encore, alors que l’inauguration approche, le recteur Daure évoque les instances supérieures » qui contenaient encore des survivants du “Comité de la Hache” de 1935, qui espéraient pouvoir enfin réaliser une “économie massive” par la suppression d’une Université » [30]. Or, le même, alors au cœur de ces instances [31], écrivait en 1946 qu’il n’y avait actuellement aucune intention dans aucun service ou organisation de son ressort visant à la réduction de l’importance de l’Université de Caen » [32]. 24De fait, l’amputation de l’université a semblé être une dernière menace, portant d’abord sur la faculté des sciences, à laquelle on assignait volontiers une vocation, qui eût pu être étouffante, à l’étude du lait et de la pomologie [33] », cette spécialisation normande avec des fermes-modèles… vidant de sa substance une faculté dont Henry Bernard avait pourtant fait le point fort de l’université dès ses premiers plans. Par ailleurs, les interrogations sur l’école de médecine et de pharmacie ont occupé toute la période. L’école municipale, ne permettant pas aux étudiants de mener le cycle complet de leurs études, est comme tous les établissements de ce type menacée de disparition à la Libération, et le maire bataille contre les décrets imposant aux étudiants de médecine ou de pharmacie de notre École de subir leurs examens à Paris [34] ». L’école municipale est transformée en école nationale en 1955 puis en faculté en 1961. 25Cette période d’inquiétudes et de rumeurs le plus souvent infondées s’achève avec la pose précipitée de la première pierre le 13 novembre 1948 [35]. En 1949, les crédits nécessaires à la construction parviennent enfin et la deuxième pierre peut être posée. 26Au total, ces menaces ont principalement eu l’avantage d’obliger à l’union et à l’efficacité ; nombre de questions entre la mairie et l’université ont été tranchées dans l’idée d’une urgence, notamment la question du terrain. Mais dès que la menace est écartée, les rivalités reprennent entre ces acteurs ainsi, la ville veut acquérir le château en 1953, mais se retrouve à lutter contre l’offensive de l’Université de Caen que rien ne justifiait » [36], le recteur voulant alors utiliser le Logis du Gouverneur pour le palais du rectorat, la mairie voulant y établir le Musée de universitaires et la Reconstruction difficultés et amertumes27La perception de cette époque, par les enseignants et les étudiants, est d’abord centrée sur les immenses lacunes matérielles qui ont marqué la décennie d’enseignement rue Caponière. Les archives sont riches de discussions techniques pour savoir comment se procurer, par exemple, un sommier pour le recteur… En 1954 encore, Roger Apéry, professeur de mathématiques à la faculté des sciences, peut légitimement écrire 28 À Caen, où les touristes peuvent admirer le réseau routier, les hôtels somptueux [….] l’Université vit toujours dans des locaux provisoires, aucun de nos ministres n’accepterait pour un de ses huissiers le bureau d’un de nos Doyens. » [37] 29Le turn over important des enseignants, dû aux conditions de résidence peu tentantes qu’offre une ville aux deux tiers anéantie » [38] et en dépit d’une indemnité de difficultés exceptionnelles d’existence pour les fonctionnaires de Caen, constitue un autre problème. Ainsi, à la fin des années 1940, nombre de chaires ne sont pas occupées par leurs titulaires, détachés ailleurs. Les mutations entraînent un profond renouvellement du corps enseignant, rares étant ceux qui furent présents tout au long de la période seuls Michel de Boüard et le philosophe Raphaël Lévêque sont dans ce cas à la faculté des lettres, par exemple. 30Cela étant, la position géographique de la cité maintient partiellement l’attractivité de son université Caen demeure un choix acceptable, puisque c’est l’une des universités de province autorisant une activité et une présence physique parallèles à Paris. Le témoignage d’André Mandouze évoque cette possibilité d’une double vie ». À la fin de la guerre, le spécialiste des Pères de l’Église aurait pu rejoindre Caen et rapporte y avoir vu une opportunité favorable 31 [Jean Bayet] avait un moment espéré pouvoir m’offrir un poste à Caen, ce qui m’aurait permis de pouvoir cumuler avec l’enseignement à Caen, celui de Sèvres et le travail à un Témoignage chrétien […]. La perspective du poste de Caen s’évanouit vu l’âge et le retour de captivité d’un autre candidat. » [39] 32Mais ce sont surtout la lenteur des décisions et les restrictions budgétaires qui ont constitué les principaux motifs d’inquiétude et de récrimination. En effet, les financements sont chaotiques. Au début, c’est une question de survie, comme l’écrit Robert Mazet en 1946, demandant d’une façon respectueusement pressante » des crédits exceptionnels 33 C’est grâce à des crédits spéciaux totalisant 7 millions 5 millions en 1944, 2 millions en 1945 venus s’ajouter à ses ressources annuelles que l’Université a pu aménager ses locaux d’emprunt à l’École Normale d’Instituteurs pour les adapter à leur nouvelle destination ; rééquiper ses laboratoires, commencer à reconstituer sa bibliothèque, loger et nourrir ses étudiants, rendre à nouveau possibles le travail et les recherches de ses professeurs résidents chez qui se compte une forte proportion de premiers résultats, pour encourageants qu’ils soient, risqueraient de se trouver sans lendemain si l’aide financière extraordinaire qui nous a été jusqu’ici accordée venait à nous faire brusquement défaut. Supprimer tout nouveau crédit spécial serait condamner l’Université de Caen, qui seule des Universités françaises a le triste privilège d’être totalement sinistrée, à un lent mais définitif étiolement. Il est à peine utile d’insister sur ce qu’une telle éventualité aurait de douloureux pour les professeurs et étudiants qui lui sont demeurés fidèles et de décevant pour les collectivités étrangères qui, en lui apportant spontanément une aide appréciable, ne lui ont pas caché qu’elles faisaient de son relèvement le symbole du renouveau spirituel et intellectuel l’Université de Caen veut maintenir et étendre son rayonnement en Normandie comme au-delà des frontières anglo-saxonnes et scandinaves, il est absolument indispensable que le Ministère de l’Éducation Nationale continue de lui attribuer un crédit extraordinaire renouvelé d’année en année. » [40] 34Par la suite, la restriction provisoire des ambitions s’impose, comme le concède Pierre Daure au moment de la pose de la première pierre, en 1948 35 En raison des difficultés de l’heure, il est apparu qu’il convenait d’entreprendre seulement une tranche du programme, correspondant aux besoins actuels, soit environ 1 500 à 2 000 étudiants. » [41] 36La durée du chantier incite d’ailleurs les étudiants à adresser ce conseil ironique à leurs pairs 37 Si vous espérez vivre entre ces beaux murs, prenez votre temps. Si vous comptez être au nombre des étudiants de cette Université modèle, ne mettez pas les bouchées doubles. FAITES COMME LA RECONSTRUCTION. » [42] 38Ces délais et ces conditions de vie difficiles ne sont pourtant pas propres à l’université. La presse de la période permet de constater que tous les chantiers de la reconstruction ont connu des problèmes similaires et suscité de telles récriminations. Mais chaque difficulté a été alors interprétée comme la preuve de l’inattention d’une administration centrale irresponsable à l’égard d’un dossier de reconstruction au poids symbolique déterminant. 39Au total, la reconstruction a pu être présentée comme le fruit d’une mobilisation locale victorieuse des pesanteurs nationales. Sur ce point, l’absence du Président de la République René Coty, pourtant ancien étudiant de droit à Caen, lors de l’inauguration début juin 1957, est vivement ressentie par les Caennais » [43] et interprétée par Pierre Daure comme significative des conditions du relèvement. Celui qui, bien dans son temps, jure que seule une bombe atomique peut nous empêcher d’inaugurer l’Université les 1er et 2 juin 1957 » [44], fait part de son amertume en avril 1957 40 Le Président de la République a jugé qu’il avait été trop souvent en Normandie pour y venir une fois de plus […]. La destruction et la reconstruction de l’Université de Caen qui ont été pour les Parisiens des phénomènes indifférents, ont eu au contraire une certaine résonance à l’étranger. » [45] 41La toponymie choisie pour la voierie autour de l’université confirme cette vision de la reconstruction. Sont célébrés des figures disparues de l’université de Caen et les donateurs étrangers, lieux ou individus [46] ; en revanche, sont absents les noms de responsables du ministère de l’Éducation ou les références à Paris. Par ailleurs, dans les remerciements, on omet la mobilisation des anciens professeurs de Caen, qui avaient pourtant mis sur pied dès novembre 1944 un comité pour la renaissance de l’université – initié par Jean Bayet, directeur général de l’enseignement et Marcel Durry, directeur de l’enseignement supérieur et ancien professeur à la faculté des lettres de Caen –, mais aussi d’éminentes figures de la vie intellectuelle comme Jacques Maritain [47]. En revanche, la mobilisation étrangère est toujours rappelée, car elle est en effet décisive pour la reconstitution des collections d’une bibliothèque universitaire où il ne restait que quatre livres [48]. L’université a su obliger ces soutiens étrangers, conférant des titres de doctor honoris causa [49] à de nombreux professeurs et donateurs belges, anglo-saxons et scandinaves. Cela permet aux autorités de souligner l’enjeu international de la reconstruction et l’impéritie supposée de l’État Le monde entier a les yeux fixés sur notre Université qui reçoit des dons de divers pays. C’est non seulement tarir la source de ces dons, mais porter un coup grave au prestige de notre pays que d’étaler notre impuissance à établir même un projet » [50], déclare ainsi le maire de Caen Yves Guillou. 42On verra ici un topos des discours universitaires, à comparer avec l’ensemble des discours tenus alors dans le cadre de la Reconstruction. Le thème de l’oubli des sacrifices consentis, l’accusation portée à l’encontre de l’État d’oublier les sinistrés établissent un lien entre la question de la reconstruction de l’université et toutes celles ayant trait au redémarrage de la cité bas-normande. Sur ce point, les universitaires réagissent conformément aux orientations décelables dans l’ensemble du corps social caennais. En cela, l’université semble parfaitement intégrée à la Université pour quoi faire ?43Le programme universitaire élaboré à partir de 1944 peut être présenté selon deux axes un changement de taille des structures universitaires et des ambitions renouvelées pour le rayonnement de l’université. À côté de ces objectifs planifiés et concrétisés, on observe aussi des formes d’intervention inattendues des universitaires dans la vie de la changement de dimensions44On ne saurait ici être exhaustif sur des projets de reconstruction sur lesquels la documentation est particulièrement abondante. En raison de l’exiguïté du terrain, aucune reconstruction sur le site du palais n’est possible. C’était d’ailleurs un leitmotiv des rapports universitaires d’avant 1944 que de souligner l’extrême difficulté de l’enseignement dans ces locaux. En 1940, Marie-Jeanne Durry présente ainsi la situation, en faisant allusion aux efforts d’accueil d’étudiants parisiens pendant la drôle de guerre 45 Aussi nous permettons-nous de souhaiter que le jour où reviendront avec une paix durable des temps meilleurs, on tienne compte à l’Université de Normandie des services qu’elle eut à honneur de rendre aux temps d’épreuve. Nous espérons qu’alors on ne lui marchandera plus l’aide dont elle a besoin pour réaliser une extension indispensable de ses locaux. » [51] 46Michel de Boüard se souvenait d’un bâtiment tout à fait inadéquat, surtout aux besoins de la Faculté des sciences, et beaucoup trop exigu pour tous » [52]. Il faudrait décupler la surface de nos salles et tripler le nombre de livres usuels [53] », estimait aussi le doyen Nézard au début de l’Occupation. 47Sans entrer dans les détails [54], la recherche du terrain adéquat a occupé l’essentiel des discussions de novembre 1944 à mai 1946 [55]. Quatre emplacements ont été pressentis le plus central, englobant l’abbaye aux Hommes et les abords de la Prairie selon un ensemble allant jusqu’à l’actuel lycée Malherbe, supposant une utilisation de remblais dus aux destructions – auquel cas l’université se serait établie sur les décombres de la cité –, un deuxième, situé boulevard Dunois et un troisième situé route de Ouistreham, face à l’hôpital 48Mais, le 16 mai 1945, un quatrième emplacement dit du Gaillon est soumis au conseil de l’université qui se prononce en sa faveur. Le 15 mai 1946, le ministre accepte cette solution, cet espace de 32 ha répondant à l’exigence d’une extension de l’université. Cette décision s’accompagne d’une mutation majeure, à savoir la dissolution du lien financier entre l’université et la municipalité ; par un vœu le 23 novembre 1945 le conseil de l’université plaide pour l’ autonomie complète » de l’établissement, grâce à l’acquisition en toute propriété de ses terrains et de ses bâtiments » désormais l’interlocuteur financier n’est plus la municipalité, mais l’État. La mairie ne pouvait en effet financer la reconstruction d’un établissement plus trois premiers sites envisagés plan d’Henry Bernard, Archives municipales de Caen, Délibérations du conseil municipal de Caen, 28 février 194649Le site choisi autorise quelques journalistes à prolonger avec grandiloquence le mythe de l’Athènes normande – les pentes du Gaillon étant naturellement comparées à l’Acropole et les bâtiments au Parthénon 50 La gloire crée des obligations. L’Université de Caen à qui son prestige, les conditions héroïques de sa destruction et l’effort persévérant dont elle a fait preuve pour maintenir son enseignement dans des conditions très précaires, valent les hommages des intellectuels du monde entier demeurés sensibles à la culture française qu’elle dispensa toujours si noblement, se doit de ne les point décevoir. Elle change de classe d’institut régional elle devient nationale. […] Elle sera, sur la colline normande, le temple de l’Esprit où se croiseront les races, où se confronteront les civilisations, à l’ombre portée sur les gazons de ses jardins à la française, de la colonne élevée, par souscription internationale, à la Paix. Ainsi, l’Athéna Promachos profilait son ombre sur l’Acropole et lui dictait son message. » [56]Des fonctions et des ambitions redéfinies51Le fait que de nombreuses cérémonies aient accompagné le redémarrage de l’université permet de disposer de très nombreux documents, publiés ou non, sur ses fonctions. En comparaison avec l’avant-guerre, on assiste à un élargissement des ambitions. 52Dès le 22 novembre 1944 [57], le recteur Mazet fixait à l’architecte Henry Bernard trois axes que Caen soit une université classique, une université régionale et une université internationale. 53La première mission de l’université demeure la formation des étudiants, avec les perspectives d’élargissement de l’accès à l’enseignement supérieur planifiées dès l’après-guerre. Fin février 1945, le conseil de l’université fixe le chiffre des étudiants prévus 1 700 au total, 350 en droit, 600 en lettres et en sciences, 150 en médecine [58]. Ces chiffres sont rapidement revus à la hausse, jusqu’à atteindre 3 500 au total. 54S’agit-il d’arguments destinés à emporter la décision sur la taille de l’université ou d’une illusion partagée ? Toujours est-il que les ambitions de recrutement sont alors larges, puisque l’on prétend attirer à la fois le surplus d’étudiants parisiens et un fort contingent international au nom d’un déterminisme géographique et historique cultivé. Ainsi, dès 1945, est affichée la volonté de développer des enseignements anglo-saxons et scandinaves dans les facultés des lettres et de droit. La création des cours de vacances pour étrangers contribue à entretenir cette dimension internationale. Il y aurait même un lien entre les bâtiments et cet objectif Le plan général même de la reconstruction de l’Université, au milieu de vastes jardins, à la manière de plusieurs Universités étrangères, ne pourra manquer d’exercer son attraction au-delà de nos frontières » [59], note Jean Yver. Très vite, on se rend compte pourtant que rares sont les étudiants étrangers souhaitant venir à Caen. 55Attirer les étudiants parisiens s’avère une chimère encore plus forte. Bien pire, se produit pendant les années de la rue Caponière une fuite des étudiants vers Paris dont les doyens se plaignent régulièrement. Ainsi, René Musset exige une application stricte d’une circulaire obligeant les étudiants à s’inscrire dans leur académie puisque la Faculté des Lettres de Caen peut accueillir beaucoup plus d’étudiants qu’elle n’en a actuellement » 56 Par suite de la structure géographique de l’académie, les étudiants sont sollicités à s’inscrire dans d’autres universités ceux de la Seine-Inférieure et de l’Eure à Paris, ceux de la Sarthe à Paris ou à Rennes, ceux du Sud de la Manche à Rennes. Or, Paris et dans une moindre mesure Rennes sont des académies à ressort étendu, pouvant suffire à leur activité, et sont, la première surtout, spécialement encombrées. » [60] 57Le problème demeure après l’ouverture des nouveaux locaux, ce que dénonce par exemple le doyen de Boüard en signalant les subterfuges » [61] utilisés par les étudiants pour éviter Caen choix d’une discipline non enseignée à Caen, ou inscription à l’Institut catholique de Paris suivie d’un transfert à la Sorbonne. Ce phénomène n’empêche pas des enseignants de croire encore à la supériorité des conditions d’enseignement à Caen 58 Quand un étudiant ne tient plus en place et veut descendre à Paris, nous ne faisons rien pour le décourager, ajoutaient-ils. Nous sommes sûrs, l’expérience le prouve que, s’il est sérieux, il reviendra vite, effrayé par les amphithéâtres surpeuplés où il faut souvent arriver une demi-heure à l’avance pour trouver une place, par l’impossibilité des contacts humains entre le professeur parisien et sa horde d’étudiants. » [62]Les étudiants dans l’académie de Caen de 1937 à 195859Or, Caen n’a guère attiré en dehors du ressort de l’académie, mais ce recrutement régional suffit pourtant à ce que, dès la fin des années 1950, les locaux soient insuffisants et nécessitent la construction de nouveaux bâtiments. La prospective était juste sur le plan quantitatif, mais fausse sur le plan qualitatif. 60Par ailleurs, l’on insiste alors sur ce que l’on appelait généralement l’activité extérieure des membres de l’université, enseignants et étudiants. Classiquement réduite à des publications ou des participations à des congrès, cette activité se diversifie, avec de nouvelles formes d’intervention dans la cité. Il s’agit à la fois d’une captation de missions anciennement remplies par d’autres, d’un renouvellement des missions antérieures et de l’apparition à la marge d’autres formes d’implication sociale. Un enjeu intéressant est ce que Léopold Senghor appelait la normandité » ou caractère normand. C’est là un grand thème de l’entre-deux guerres ainsi lors des cérémonies de 1932, Eustache Pilon, doyen honoraire de la faculté de droit, proclame le recteur Maigron Normand d’adoption » au nom d’une procédure non écrite de naturalisation » par l’œuvre accomplie 61 Les hautes fonctions que vous exercez depuis bientôt dix ans dans cette ville, avec un tact, une courtoisie, un dévouement auquel tous ceux qui vous connaissent rendent hommage, ont fait de vous un Normand par l’esprit et par le cœur. » [63] 62L’université après 1944 entend remplir un rôle régional qui justifie aussi son existence et définit une part de son identité. La gestion de cet axe montre à quel point la rupture est nette. En effet, ce genre de discours visant à décerner le titre » de Normand disparaît, mais l’objectif d’assurer le rayonnement régional est maintenu Une Université implantée depuis des siècles au cœur de la Normandie est faite pour exprimer la province qui est la sienne, pour en approfondir les problèmes et apporter dans leur solution la contribution scientifique qui est la sienne propre » [64], estime Jean Yver. Mais c’est désormais un objectif scientifique qui est fixé à l’université, et non, comme c’était souvent le cas avant-guerre, une mission d’exaltation d’un improbable génie normand ». Sur ce point, l’université étend son champ d’intervention au détriment d’autres structures. L’exemple des études historiques normandes est significatif. Naguère dominées par les sociétés savantes, souvent en étroite collaboration avec l’université – le premier titulaire de la chaire d’histoire de la Normandie, Henri Prentout, estimait que l’université de Caen était le conservatoire naturel » des traditions et du génie normand » [65] – ces études sont progressivement accaparées par les universitaires, notamment Michel de Boüard [66], maîtrisant désormais les axes de recherche l’ethnographie, puis l’archéologie et les publications, avec la fondation des Annales de Normandie en 1951. Certes, la vénérable société des Antiquaires de Normandie poursuit son œuvre avec Lucien Musset qui épaule René-Norbert Sauvage, mais l’université a capté le thème et dépossédé partiellement les sociétés savantes. 63L’université assure aussi le rayonnement de la cité. Caen s’impose comme un centre de congrès dès la livraison des nouveaux bâtiments en 1954. Le premier événement est le congrès de l’association française pour l’avancement des sciences en 1955. L’année suivante a lieu le célèbre colloque national sur la recherche et l’enseignement scientifique 1er-3 novembre 1956 [67], puis du 17 au 20 juillet 1957 sont organisées les Journées franco-anglaises d’histoire. De manière plus fortuite et provisoire, l’université de Caen devient aussi un lieu touristique, ce que n’avait jamais été le vieux palais, et, grâce à ses œuvres d’art, fait figure de nouveau monument d’une ville qui n’en compte plus guère. L’université devient enfin un passage obligé des événements importants se déroulant à Caen, accueillant ainsi en juillet 1960, à quelques jours d’intervalle, le départ d’une étape du Tour de France cycliste [68], selon un mélange des genres dont on peinerait aujourd’hui à trouver des équivalences, et le président de la République Charles de Gaulle en visite universitaires dans la vie publique64 Tout allait calmement et doucement, du train-train tout-puissant des choses anciennes et consacrées, dans cette faculté du paisible sommeil » [69], écrit Julien Gracq à propos de la faculté des lettres sous l’Occupation. L’écrivain et géographe se remémore une université close sur elle-même, sans grande liaison avec la cité. Le tableau, sans doute excessif pour la situation d’avant 1944, est caduc pour les années suivant la Libération. Les universitaires sont désormais très présents dans la vie publique. 65La première forme d’intervention extra muros reprend une habitude interrompue par la guerre l’une des premières décisions des doyens à la Libération est de reprendre la pratique des cours publics, manière d’impliquer les professeurs dans la vie caennaise et de contribuer à une activité culturelle locale très diminuée par les destructions. La société des amis de l’université redémarre après avoir suspendu ses manifestations pendant la guerre. Les conférences du comité d’action et d’études normandes, le bien nommé CAEN, en liaison avec l’office municipal de la jeunesse OMJ sont particulièrement courues. Une initiative innovante vaut d’être mentionnée. Caen eut en 1946 une université populaire, organisée par la CGT avec l’union française universitaire, et le soutien du recteur Mazet. Des conférences ont lieu à l’OMJ, Michel de Boüard et René Musset étant les premiers orateurs [70]. L’échec fut rapide, l’auditoire étant maigre, mais la tentative illustre cette volonté nouvelle d’aller vers la population. 66On note aussi une implication très forte des universitaires dans la vie publique, donnant forme à une expertise dont on peinerait à trouver de probants exemples avant 1944. Les enjeux de la Reconstruction intéressent de nombreux enseignants, surtout des professeurs de la faculté de droit, soit par mandat électif Jean Yver est rapporteur sur la reconstruction au conseil municipal de Caen, soit par choix scientifique, notamment en réponse à la sollicitation des instances de planification. Le représentant principal de cette utilisation des compétences à des fins d’expertise est Albert Pasquier, selon qui la recherche en économie doit contribuer à éclairer les enjeux de la Reconstruction et de la modernisation économique de la région. La réalisation la plus nette est la création à la faculté de droit du bureau d’études régionales en 1954, qui livre des rapports prospectifs sur l’économie et la société normandes. 67Par ailleurs, au-delà du cas assez traditionnel de l’élection d’universitaires au conseil municipal, dont le nombre augmente, des universitaires se portent candidats aux élections législatives, notamment à gauche Roger Apéry pour les radicaux, Michel de Boüard pour les communistes. Et, si l’on a, au plan national, daté de l’Affaire Dreyfus la naissance de l’intellectuel » [71], il semble qu’à Caen, en dépit de quelques exceptions antérieures – Ludovic Zoretti [72] notamment –, c’est à la Libération que cette figure trouve son expression locale. On notera ici l’activité politique de Michel de Boüard au Front national puis aux côtés des communistes, signant des éditoriaux dans la presse communiste et animant de nombreuses réunions politiques, du professeur de la faculté des sciences Maurice Scherer engagé lui aussi auprès du PC, du mathématicien radical » [73] Roger Apéry, animateur majeur du mouvement de la Paix et impliqué sur divers dossiers ou des enseignants membres du mouvement européen, autour d’un ancien universitaire de Caen, Daniel Villey. Nombreux sont ces engagements le plus souvent individuels qui trouvent une traduction collective dès les débuts de la guerre d’Algérie, notamment parmi les enseignants de la Paroisse universitaire, lieu où les chrétiens opposés à la condamnation de La Quinzaine par Pie XII ou révoltés par la fin de l’expérience des prêtres-ouvriers forment à la fin de la période le gros du contingent mobilisé sur la guerre d’Algérie. Quelques jours avant l’inauguration de l’université, un jeune universitaire, Maurice Audin, disparaît en Algérie. Débute alors une affaire qui connaît un écho particulier à Caen en raison de la triple présence de Pierre Daure, chargé de l’affaire à la Commission de sauvegarde instituée par le gouvernement Mollet, de Roger Apéry, et bien sûr, de Pierre Vidal-Naquet [74]. 68Au total, c’est le rôle social » des universitaires caennais qui est redéfini et élargi dans les années suivant la Libération. Le lien entre l’exaltation décrite de la mission de l’université et l’apparition de la figure de l’intellectuel au niveau local apparaît étudiants dans la cité69On peut présenter l’évolution des étudiants caennais dans la vie de la cité selon trois phases. Ils sont en 1944 actifs dans la vie publique, avec une personnalité telle que Serge Goguel, qui souligne la mission de participation au rayonnement spirituel » [75] de l’université. Le discours étudiant insiste alors sur le sens des responsabilités. Mais bien vite, les étudiants s’effacent, comme le décrit Jean Collin, qui se souvient que chaque année l’enthousiasme estudiantin s’amenuisait, et vers 1955, il ne restait plus que quelques défilés à l’occasion des bizutages » [76]. Certes, les activités dirigées par les étudiants contribuent à la renaissance culturelle de la cité, mais ils sont peu présents dans la vie locale. Oubliés même, voire aigris, à les lire C’est révoltant, tout de même, de penser que la moitié de la ville est catastrophée quand Malherbe prend 4 à 0, alors que la ville, dans une splendide indifférence, nous a laissé pendant 8 ans, vivre dans le fumier des baraques, rue Caponière. » [77]Pourtant, à la toute fin de la période considérée, on assiste à une plus grande implication et à une politisation du mouvement étudiant à Caen, en liaison avec les évolutions nationales de l’UNEF [78]. La guerre d’Algérie, à Caen comme ailleurs, provoque une mobilisation inédite des étudiants et met à mal le respect de la stricte neutralité politique de l’université, longtemps considérée comme un impératif. Ainsi lors d’incidents au congrès national des étudiants en lettres en janvier 1957, des intrus ayant perturbé le discours de Michel de La Fournière, ancien président de l’UNEF, le doyen de Boüard déplore des procédés qui n’avaient jusque-là sévi que dans certaines salles de réunion politique » [79]. Ce n’est là que le début d’une mutation puisque les étudiants seront dans les années suivantes les principaux acteurs de la lutte contre la guerre d’ est donc à double titre un symbole de la renaissance caennaise, à la fois illustration des difficultés de la reconstruction, avec les inquiétudes et les aigreurs que cette phase a engendrées, et réalisation la plus fameuse du relèvement de la ville. 71La destruction du palais en 1944 n’avait guère été soulignée, les photographies de Caen publiées après-guerre mettant bien davantage en évidence la destruction des églises notamment. En revanche, la reconstruction de l’université, parfois bien rapidement désignée comme la plus moderne d’Europe » est constamment célébrée, y compris sur des cartes postales, comme le signe de la vitalité retrouvée par une ville dévastée, qui maintient et renforce ainsi sa position de métropole régionale. L’université devient le principal symbole du dynamisme d’une cité qui, durant les années suivantes, s’inscrit, au même titre que Grenoble par exemple, au cœur de la modernité française des Trente Glorieuses. Par ailleurs, l’université se voit assigner et reconnaître un rôle accru après la Libération, chargée de contribuer activement au relèvement de la région. Jamais sans doute les acteurs politiques et sociaux n’ont accordé une telle priorité au développement des infrastructures et des activités universitaires. Et, bien que l’université n’ait pas rempli certains objectifs parfois très ambitieux et disproportionnés qui lui avaient été un peu rapidement assignés, notamment en ce qui concerne son rôle international, elle a pris dans la vie de la cité une centralité nouvelle. 72Finalement, l’université de Caen s’inscrit de manière relativement spécifique dans l’histoire des universités françaises. En effet, elle ne compte pas, au contraire par exemple de ses voisines et rivales » de Rouen [80] et du Havre, parmi les universités nouvelles » [81], nées à partir des années 1960, ayant élaboré ex nihilo ou presque un projet universitaire complet, incluant des bâtiments et des objectifs nouveaux. À Caen, la longue histoire universitaire, si elle ne se matérialise plus après 1944 dans l’espace urbain comme c’est le cas pour les autres universités anciennes, oblige les décideurs et constitue, nous l’avons vu, une condition essentielle du redémarrage. Pourtant, par bien des aspects, les concepteurs de l’université renaissante ont eu à affronter à Caen, quelques années ou décennies avant les initiateurs des universités nouvelles, les mêmes enjeux anticiper la croissance prévisible des effectifs étudiants et adapter les formations et les équipements aux évolutions économiques et sociales. La différence ne réside donc pas tant dans la nature des évolutions universitaires que dans une chronologie décalée. Alors que pour l’ensemble des universités françaises, la Seconde Guerre mondiale n’est guère une césure majeure – les continuités l’emportent –, l’université de Caen connaît, elle, deux moments de rupture majeurs au xxe siècle 1944 et 1968. Notes [1] Docteur en histoire contemporaine, chercheur associé au article est la version mise à jour d’une communication prononcée le 5 octobre 2007, dans le cadre du colloque sur le cinquantenaire de l’université de Caen. Voir Jean Quellien, Dominique Toulorge, Histoire de l’Université de Caen, Caen, Presses universitaires de Caen, 2012. [2] Parmi les cérémonies les plus marquantes, on notera le centenaire de l’École nationale des chartes en 1921, sous la direction de Maurice Prou, et le cinq centième anniversaire des universités de Poitiers 1931 et de Caen 1932. [3] E. Jordan, compte rendu de Stephen d’Irsay, Histoire des universités françaises et étrangères, des origines à nos jours. Tome I Moyen Âge et Renaissance », Revue d’histoire de l’Église de France, 20-86, 1934, p. 109. [4] Sur la reconstruction caennaise, voir notamment Bertaux, Renaissance d’une ville, la reconstruction de Caen, Caen, Delpha, 1994. [5] Des versements ont eu lieu depuis le colloque d’octobre 2007, mais les archives déposées aux Archives départementales du Calvados ne concernent que secondairement la période 1944-1957. [6] Je remercie l’ensemble du personnel des archives municipales de Caen, en particulier leur directrice Mme Jacqueline Dordron. [7] Jean Collin 1926-2008 a été un témoin privilégié de la période puisqu’il fut notamment le directeur de cabinet du recteur Pierre Daure. Il fut d’ailleurs l’auteur de deux ouvrages sur l’histoire de l’université de Caen. Je remercie Mlle Marie-Bénédicte Hamel de la bibliothèque universitaire pour l’autorisation de consulter les documents conservés dans ses services. [8] Jean Mercier 1891-1962 avait été nommé recteur au début de l’année 1942 après la révocation de Pierre Daure. Après la Libération, il est affecté au CNRS à Paris, avant de retrouver un poste à l’université de Bordeaux, puis d’enseigner au Maroc. Voir C. Singer, L’Université libérée, l’Université épurée, Paris, Les Belles Lettres, 1997, p. 222. [9] Pierre Daure demande au ministre d’éviter toute mesure retentissante » contre Mercier. Lettre du préfet Pierre Daure au ministre de l’Éducation nationale, 14 septembre 1944, Arch. dép. Calvados, 9 W 90. [10] Cette volonté politique explique aussi le peu d’écho donné localement aux accusations de collaboration à l’encontre des universitaires caennais. Voir C. Singer, op. cit. et F. Rouquet, Mon cher Collègue et Ami. L’épuration des universitaires 1940-1953, Rennes, PUR, 2010. [11] Lettre du préfet au ministre de l’Éducation nationale, 14 septembre 1944, Arch. dép. Calvados, 9 W 90. [12] Lettre de l’UNEF au ministre de l’Éducation nationale, 19 septembre 1944, Bibliothèque de documentation internationale contemporaine BDIC, Correspondance de l’UNEF 1941-1945. [13] Léonard Gille 1904-1971 a été l’une des figures marquantes de la Résistance à Caen et préside le comité départemental de Libération en 1944. [14] Procès-verbal de la réunion plénière du 13 septembre 1944, Arch. mun. Caen, archives Comité départemental de Libération, p. 81. [15] Robert Mazet 1903-1991 était professeur à la faculté des sciences de Lille avant sa nomination à la tête de l’académie de Caen. Il est ensuite recteur à Poitiers et professeur dans les facultés de sciences de Poitiers et Paris. [16] Voir Arch. dép. Calvados, T 1634. Il s’agit d’une liasse très riche sur les premières semaines de reprise de l’université. [17] Liberté de Normandie, 10 octobre 1944. Voir aussi Arch. dép. Calvados, 9 W 48. [18] Lettre de Robert Mazet à Henry Bernard, 22 novembre 1944, Arch. mun. Caen, délibération du conseil municipal du 28 février 1946 – Choix du terrain – Reconstruction. Cette liasse essentielle est constituée de l’ensemble des documents préparatoires à la reconstruction. [19] Rapport du 23 décembre 1944, Arch. dép. Calvados, 9 W 45. [20] Jean Bayet 1892-1969, latiniste, avait été professeur à la Faculté des Lettres de Caen de 1928 à 1933. [21] J. Collin et A. Heintz, La vie quotidienne des étudiants à Caen de 1939 à 1955, Caen, Presses universitaires de Caen, 1994, p. 60. [22] J. Yver, L’Université de Caen », Études normandes, n° 3, 1954, p. 851. [23] Voir A. Bidois, Pré-histoire de l’université des origines à sa fondation en 1966 », dans A. Bidois, O. Feiertag et Y. Marec dir., L’université de Rouen 1966-2016, histoire d’une université nouvelle, Rouen, PURH, 2016, p. 17-55. [24] Dans le même but sont créés les cours du Mans en 1944 – la Sarthe est alors dans le ressort de l’université de Caen. [25] Propos rapportés par Henri van Effenterre, directeur de l’école supérieure des sciences et des lettres de Rouen dans une lettre à Michel de Boüard, doyen de la faculté des lettres de l’université de Caen, 12 février 1958. Archives de l’université de Caen, archives de la faculté des lettres de Caen, correspondance du secrétariat du doyen, 1958 non coté. [26] S. Goguel président de l’AGEC, Reconstruire l’Université », Caen-can, juin 1945. Caen-can – qui paraît parfois sous le titre de Can-Caen – est le journal de l’AGEC, paraissant de manière particulièrement chaotique. Le numéro de juin 1945 est le premier depuis 1936, puisque, comme le soulignent plaisamment ses rédacteurs, le Caen-can est le seul journal français qui se soit sabordé dès cette date et qui ait refusé de faire entendre sa voix dans un monde qui courait vers l’abîme. » [27] Lettre du recteur Mazet à Yves Guillou, 9 janvier 1946, Arch. mun. Caen, délibérations de conseil municipal de Caen, 28 février 1946. [28] Ce long discours est conservé dans les archives Jean Collin. Archives de l’université de Caen. [29] Can-Caen, janvier-février 1947. [30] P. Daure, La reconstruction de l’Université de Caen », Les Cahiers français, n° 16, avril 1957. [31] Pierre Daure a quitté la préfecture du Calvados en janvier 1946 et n’est redevenu recteur qu’à l’automne 1946. Entre temps, il a occupé la fonction de directeur de l’enseignement supérieur. [32] Lettre de Pierre Daure à Yves Guillou, 9 juillet 1946. Arch. mun. Caen, Délibérations du conseil municipal, 8 juillet 1946 – Cession des droits à l’Université. [33] M. de Boüard, Heurs et malheurs de l’Université de Caen, réflexions et souvenirs », Études normandes, n°1, 1988, p. 9. [34] Bulletin municipal, séance du 24 mars 1947, p. 141-142. [35] Voir le dossier sur cette cérémonie conservé dans archives de Jean Collin. Archives de l’université de Caen. [36] Bulletin municipal, séance du 28 janvier 1953, p. 71. [37] R. Apéry, Veut-on supprimer l’Université ? », Can-Caen, février-mars 1954. [38] Rapport sur la situation de l’Université de Caen présenté à M. le Ministre de l’Éducation nationale au nom du Conseil de l’Université, 1945-1946. [39] A. Mandouze, Mémoires d’outre-siècle, tome 1 D’une résistance à l’autre, Paris, Viviane Hamy, 1998, p. 159. André Mandouze 1916-2006 est finalement nommé à Alger en 1946. [40] Lettre du recteur Mazet à la direction de l’enseignement supérieur, 4 juin 1946, Arch. dép. Calvados, T 1634. [41] Brochure consacrée à la pose de la première pierre le 13 novembre 1948. Arch. Jean Collin. [42] Caen-can, Mi-carême 1952. [43] L’Express, 7 juin 1957. [44] Lettre de Pierre Daure à M. Cox, 21 décembre 1956, Arch. Jean Collin. [45] Lettre de Pierre Daure à la RTF, 4 avril 1957, Arch. Jean Collin. [46] Bulletin municipal, séance du 29 octobre 1952, dénomination voierie rapport Priout, p. 497-503. On trouve autour de l’université les avenues d’Édimbourg, de Lausanne et de Bruxelles, les rues Professeur John Orr et Colonel Usher, soit l’expression de la dette de reconnaissance » à l’égard des étrangers ; et pour les enseignants caennais, les rues Léon-Lecornu, grand savant caennais, très attaché à sa ville natale », du Doyen Barbeau de réputation mondiale », Robert-Génestal, Maurice-Souriau et Henri-Prentout. [47] Lettre de Jean Bayet, directeur général du ministère de l’Éducation nationale au préfet, 19 novembre 1944, Arch. dép. Calvados, 9 W 90. Voir aussi le tract de l’association, Arch. dép. Calvados, Fonds Lucien Musset, F 6372. [48] Voir M. Poulain, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l’Occupation, Paris, Gallimard, 2008. L’auteur consacre quelques pages au cas de la bibliothèque universitaire de Caen et à sa directrice Madeleine Dupasquier. Cette dernière a témoigné sur cette reconstitution des collections voir Le Mois à Caen, n° 100, décembre 1971, p. 15-18. Voir aussi R. Féret, Bibliothèques universitaires le retard français ? Histoire comparée des bibliothèques universitaires de Caen et de Cardiff 1945-1980 », Annales de Normandie, 66e année, n° 1, 2016, p. 65-101. [49] Il s’agit là d’une pratique récente à Caen puisque les premiers titres n’ont été décernés qu’en 1932, lors du cinquième centenaire de l’université. [50] Bulletin municipal, séance du 24 mars 1947, p. 141-142. [51] Durry, Rapport sur la situation de l’Université de Caen présenté à M. le Ministre de l’Éducation nationale au nom du Conseil de l’Université, année 1938-1939, p. 11. [52] M. de Boüard, art. cit., p. 7. [53] H. Nézard, Rapport sur la situation de l’Université de Caen présenté à M. le Ministre de l’Éducation nationale au nom du Conseil de l’Université, année 1941-1942, p. 30. [54] P. Gourbin, La reconstruction de l’université de Caen. À l’origine du campus français », In Situ [En ligne], n° 17, 2011, mis en ligne le 09 janvier 2014, consulté le 26 janvier 2017. URL [55] L’ensemble des délibérations et des plans d’Henry Bernard sont conservés dans les différentes délibérations du conseil municipal de Caen concernant l’université. Voir notamment Arch. mun. Caen, Délibérations du Conseil municipal du 28 février 1946- Choix du terrain – Reconstruction. [56] P. Lecomte, Caen restera l’Athènes normande par son université faisant revivre son Acropole », Paris-Normandie, 2 juillet 1948. Autre référence antique, les étudiants rédigent à propos de ce site un récit humoristique de la construction de la Nouvelle Jérusalem ». Caen-can, Mi-carême 1953. [57] Lettre de Robert Mazet à Henry Bernard, 22 novembre 1944, Arch. mun. Caen, Délibération du conseil municipal du 28 février 1946 – Choix du terrain – Reconstruction. [58] Arch. mun. Caen, Rapport préparatoire pour la reconstruction de l’Université, 4 mai 1945, 57 p. [59] J. Yver, Rapport sur la situation de l’Université de Caen présenté à M. le Ministre de l’Éducation nationale au nom du Conseil de l’Université, année 1945-1946, p. 6. [60] Lettre du doyen René Musset au recteur, 26 janvier 1946, Arch. dép. Calvados, T 1634. [61] Lettre du doyen Michel de Boüard au ministre, 2 novembre 1956, Archives de la faculté des lettres non coté. [62] L’Express, 7 juin 1957. [63] Livre d’or, Ve centenaire de la fondation de l’Université de Caen, Caen, Imp. Malherbe, 1933, p. 70. [64] J. Yver, L’Université de Caen », op. cit., p. 855. [65] H. Prentout, La Normandie, choix de textes précédés d’une étude, Paris, H. Laurens, 1914, p. 118. [66] Voir B. Hamelin, Singulier et pluriel Michel de Boüard, thèse d’histoire contemporaine, Université de Caen Basse-Normandie, 2011 dactyl.. [67] Organisé sous l’égide des Cahiers de la République et en présence de Pierre Mendès France, le colloque accueille 250 chercheurs, hommes politiques et experts. Voir V. Duclert, Le colloque de Caen, second temps de l’engagement mendésiste », dans A. Chatriot et V. Duclert, Le gouvernement de la recherche. Histoire d’un engagement politique, de Pierre Mendès France à Charles de Gaulle 1955-1969, Paris, La Découverte, coll. Recherches », 2006, p. 81-100. Le 3 novembre 2016, s’est tenu à l’université de Caen un colloque sur l’histoire de cette étape décisive dans l’histoire de la recherche scientifique en France, en présence du président de la République François Hollande. [68] Quand le Tour de France rend hommage à l’Université caennaise », Paris-Normandie, 1er juillet 1960. [69] J. Gracq, Carnets du grand chemin, Paris, José Corti, 1992, p. 163-164. L’écrivain – sous son nom de naissance Louis Poirier – fut assistant de géographie à la faculté des lettres de Caen de 1942 à 1946. [70] Rapport du commissaire de police aux Renseignements généraux, 25 mars 1946, Arch. dép. Calvados, 21 W 19. [71] C. Charle, Naissance des intellectuels », 1880-1900, Paris, Minuit, Le sens commun », 1990. [72] Ludovic Zoretti 1880-1948, professeur à la faculté des lettres pendant l’entre-deux guerres, est un syndicaliste CGT et un responsable SFIO particulièrement actif. Munichois et ultra-pacifiste, il s’engage dans la collaboration au sein du RNP pendant l’Occupation et meurt en détention. [73] F. Apéry, Un mathématicien radical, édition hors-commerce, 1998. [74] Voir B. Hamelin, Une mobilisation d’intellectuels inédite le milieu universitaire caennais », dans R. Branche et S. Thénault dir., La France en guerre 1954-1962. Expériences métropolitaines de la guerre d’indépendance algérienne, Paris, Autrement, 2008, p. 143-158. [75] Caen-can, juin 1945. [76] J. Collin et A. Heintz, op. cit., p. 83. [77] La bouteille à l’encre », Caen-can, février 1956. [78] Voir A. Monchablon, Histoire de l’UNEF, Paris, PUF, 1983. [79] Lettre du doyen de Boüard au recteur, 4 février 1957. Archives de la faculté des lettres. [80] A. Bidois, O. Feiertag et Y. Marec dir., L’université de Rouen 1966-2016, histoire d’une université nouvelle, op. cit. [81] L. Roy, Y. Gingras dir., Les universités nouvelles, enjeux et perspectives, Montréal, PUQ, 2012.

CentreRené Capitant -Hopital de jour, Foyer Post-Cure, CMP et Thérapie Familiale, 8 Rue de Lanneau, 75005, Paris, Île-de-France, +33 1 44 41 19 30: directions, commentaires, contacts. Quand on tient un blog comme celui-ci, et qu’on cherche sur la toile des informations fiables et non formatées comme celles qu’on nous sert sur les médias généralistes, on est régulièrement confronté à une question lancinante Puis-je relayer cette information ? Est-elle fiable, crédible ? Il est d’autant plus difficile de faire le tri parmi toutes les informations disponibles quand on est convaincu que l’information officielle est partielle et mensongère. C’est ce qui se passe avec moi sur les traitements anti-Covid, tels que la chloroquine, l’ivermectine, le zinc et d’autres médicaments qui ont été stigmatisés par les pouvoirs sanitaires et politiques. J’ai acquis l’absolue conviction que ces médicaments ont été victimes d’une volonté de promouvoir le tout-vaccin et d’interdire toutes autres formes de traitement. Pour obliger les gens à se faire vacciner, il fallait interdire absolument toute autre solution. Je fonde cette conviction sur de nombreux témoignages de médecins de ville qui avaient soigné avec succès des centaines de patients atteints du Covid à des stades précoces et qui ont mal vécu l’interdiction que les ministres de la santé successifs ont imposée sur ces thérapies et sur certaines études qui ont prouvé l’efficacité de ces traitements. Pour décrédibiliser le professeur Raoult, on nous répète que ses tests et statistiques ne respectaient pas certaines règles essai en double aveugle, randomisé … bla bla bla mais l’essai Discovery lancé au niveau européen a été brutalement arrêté alors que les premiers résultats étaient en faveur de la chloroquine. Pourquoi ? C’est la raison pour laquelle je me sens légitime à relayer aujourd’hui les accusations que porte le docteur Pierre Kory de l’Alliance Front Line COVID-19 contre l’OMS. Voici donc un article paru initialement sur le site World Tribune et traduit par France Soir. Malgré sa longueur, je reproduis cet article dans son intégralité. Littéralement criminel » Pierre Kory accuse la suppression des données sur l’ivermectine d’avoir coûté un demi-million de vies » Lors d’une récente conférence Zoom, le Dr Pierre Kory, de l’Alliance Front Line COVID-19 Critical Care, a exposé de nombreux détails montrant que l’Organisation mondiale de la santé OMS a sciemment supprimé les données sur l’efficacité de l’ivermectine contre le virus afin de favoriser les intérêts de Big Pharma en matière de vaccins. C’est criminel », a déclaré Kory. C’est littéralement criminel ». Le médicament aurait pu sauver un demi-million de vies cette année s’il avait été approuvé ». Selon M. Kory, l’OMS ne fait que participer aux tactiques d’un manuel de désinformation » usé par le temps. Ce terme a été inventé par l’Union of Concerned Scientists il y a 50 ans afin de décrire les stratégies que les entreprises ont développées au fil des décennies pour attaquer la science lorsqu’elle va à l’encontre de leurs intérêts financiers ». Il se compose de cinq parties L’imposture – Mener des recherches contrefaites et tenter de les faire passer pour des recherches légitimes. Le blitz – Harceler les scientifiques qui s’expriment sur des résultats qui dérangent l’industrie. La diversion – Fabriquer de l’incertitude sur la science là où il n’y en a pas ou peu. L’écran – Acheter de la crédibilité par le biais d’alliances avec le monde universitaire ou des sociétés professionnelles. La solution – Manipuler les fonctionnaires ou les processus gouvernementaux pour influencer les politiques de manière inappropriée. Dans l’intégralité de l’appel Zoom, censuré depuis par YouTube mais disponible sur Bitchute, Pierre Kory décrit comment les cinq phases ont été déployées contre les résultats scientifiques de l’ivermectine. Un exemple concret serait celui de la corruption des principales revues médicales, dont les rédacteurs en chef refusent que les études sur l’ivermectine soient soumises à un examen par les pairs. Le participant institutionnel le plus flagrant, cependant, reste l’OMS. Pierre Kory est l’auteur principal d’une revue scientifique des études sur l’ivermectine dans le monde, qui a été publiée dans l’édition de mai-juin de The American Journal of Therapeutics. Comme indiqué sur le site web du FlCCC, il y a eu au total 56 essais impliquant 469 scientifiques et 18 447 patients. Parmi ceux-ci, 28 étaient des essais contrôlés randomisés ECR, le type d’essai considéré comme faisant autorité dans la communauté médicale. Ensemble, ces essais ont montré une amélioration de 85 % en tant que mesure préventive contre la maladie lorsqu’elle est prise avant l’exposition. On a constaté une amélioration de 78 % chez les patients lorsqu’il est administré tôt et de 46 % lorsqu’il est administré tard. Une amélioration de 74 % de la mortalité a été constatée et une amélioration de 66 % sur plusieurs domaines dans les 28 essais contrôlés randomisés. Dix jours seulement après sa publication, l’article sur l’ivermectine a été classé numéro 13 des articles les plus lus parmi plus de 200 000 autres publications scientifiques parues dans le même temps, rapporte Kory. Sur les 17,7 millions d’articles suivis par la source de notation depuis sa création, l’étude sur l’ivermectine est déjà classée 246 ème. Pierre Kory estime que l’accueil réservé à l’article est un bon signe et qu’il voit un changement se produire ». Par ailleurs, il note que son équipe est loin d’être seule. Le docteur [Tess] Lawrie est l’un des experts mondiaux en matière d’élaboration de lignes directrices et d’examens systématiques. Son groupe seul, ainsi que son initiative indépendante, le consortium BIRD British Ivermectin Recommendation Development, sont parvenus à la conclusion que l’ivermectine devrait être la norme de soins. Notre article est également arrivé à cette même conclusion. Nous ne sommes pas les seuls. Le professeur [Satoshi] Omura, lauréat du prix Nobel, et son groupe du Japon, ont publié un article concluant la même chose. Un autre groupe indépendant d’Espagne et d’Italie » a fait de même. Plus important encore, a-t-il ajouté, l’élément clé de tous ces groupes … est que nous sommes des groupes d’experts indépendants. Aucun d’entre nous n’est en conflit. Aucun d’entre nous n’a d’autres intérêts que le serment que nous avons prêté en tant que médecins, à savoir le soin de nos patients ». Une partie du problème est que les entreprises donatrices de l’OMS ne se contentent pas de fournir des fonds, elles déterminent tous les aspects de la recherche et fournissent même les équipes de recherche. Regardez d’où vient l’argent. Maintenant, l’argent est assorti de conditions », a déclaré M. Kory. Les gens donnent de l’argent à l’OMS, mais ils disent nous voulons que vous fassiez ceci ou étudiez cela. Nous voulons que vous fassiez appel à nos consultants, à nos experts et à nos scientifiques ». Beaucoup d’entre eux viennent de l’industrie pharmaceutique. Cette dernière a presque complètement infiltré cette organisation ». Lorsque vous examinez le médicament d’un œil critique, surtout en cas de pandémie, vous ne pouvez qu’arriver à la conclusion objective qu’il s’agit de la norme de soins », a déclaré M. Kory. Et il a vraiment un impact phénoménal dans le monde entier ». Au Mexique et en Inde, par exemple, les taux de mortalité et d’hospitalisation ont absolument chuté » là où l’ivermectine était utilisée. Selon Pierre Kory, le véritable problème de ce médicament est qu’en plus d’être efficace, sûr et facilement disponible, il est très bon marché. L’ivermectine ne coûte que quelques dollars par dose. Cela oppose le médicament aux intérêts financiers de plus de 100 milliards de dollars à tirer des vaccins. Je ne peux pas imaginer dans l’histoire des produits pharmaceutiques, un intérêt concurrent aussi profond et aussi vaste que celui qui est déployé contre la petite ivermectine », a déclaré Kory. L’intérêt contre elle est vraiment presque incalculable ». Des organismes de santé autrefois fiables, comme l’OMS, sont devenus les principaux défenseurs des intérêts de leurs bailleurs de fonds, Big Pharma et les vaccins. En conséquence, selon Pierre Kory, l’OMS, avec d’autres organismes, supprime activement les nombreuses preuves de l’efficacité de l’ivermectine afin de les soustraire à la vue du public. Les preuves de cette affirmation sont étonnantes. En examinant le rapport du groupe d’experts de l’OMS sur l’ivermectine, il a déclaré Ce qu’ils font n’est pas subtil. Il est évident que celui qui était en charge de ce panel avait un objectif non scientifique. » Numéro un, il n’y avait pas de protocole pour exclure les données. Ils étaient donc libres de rejeter tout essai qu’ils jugeaient inapproprié à leur objectif », a noté Pierre Kory. Et devinez quoi ? Ils l’ont fait. Ils ont jeté un grand nombre d’essais que leur propre équipe Unitaid avait découverts et rassemblés au cours des derniers mois. » L’énormité la plus importante, selon M. Kory, est une phrase du rapport de l’OMS que leurs chercheurs n’ont même pas pris la peine de défendre, elle dit simplement Nous n’avons pas examiné les essais contrôlés randomisés et la prévention du COVID-19’. Aucune raison de le faire, aucune raison de ne pas le faire. Nous ne l’avons tout simplement pas fait ». L’un des indicateurs les plus importants de l’efficacité d’un médicament sont les données sur la relation dose-effet, explique Pierre Kory. Ils ont délibérément évité de mentionner » les données sur la relation dose-effet. Ils ont complètement omis des données vraiment importantes, car si elles sont là, c’est un énorme pilier scientifique qui montre l’efficacité. » Ils n’ont pas non plus inclus les études épidémiologiques, comme celle de Juan Chamie, qui dure depuis un an et a été présentée à l’OMS. Cette étude montre que partout où l’on fait de la distribution et de l’adoption à grande échelle, on voit le nombre de cas et de décès chuter ». Quand j’ai lu ça, je connaissais ces données. J’avais la tête entre les mains et je me suis dit que ces gens étaient des criminels. Ils sont littéralement des criminels », a déclaré Pierre Kory. Lorsque le rapport examine si l’ivermectine est sûre ou non, il fait remarquer que c’est tout simplement comique ». Voir aussi le debriefing de Pierre Kory Ivermectine nous avons un traitement qui marche ! » S’agissant d’un médicament utilisé depuis plus de 40 ans, avec des milliards de doses administrées et un meilleur bilan de sécurité que l’aspirine ou le Tylenol, dit-il, l’OMS a trouvé trois études qui contiennent une suggestion d’effets indésirables. Le groupe d’experts a alors déterminé, selon Pierre Kory, que cela ne fonctionne pas, car nous avons rejeté toutes les données montrant que cela fonctionne. Mais vous savez quoi, nous voyons que cela pourrait être nocif. Je veux dire, [c’est] absolument ridicule ce qu’ils font ». En revanche, l’OMS a autorisé le remdesivir pour le COVID-19, qui coûte entre 2340 et 3120 dollars, sur la base d’une seule étude réalisée auprès de 800 patients. Cette étude a révélé que le remdesivir ne réduit pas la mortalité, et réduit la durée d’hospitalisation des survivants de deux jours en moyenne. En 2018, l’OMS a recommandé l’ivermectine pour le traitement de la gale sur la base de 10 essais contrôlés randomisés portant sur seulement 852 patients. Elle a fait de même pour l’ivermectine comme traitement des strongyloïdes, une infection parasitaire, sur la base de cinq essais contrôlés randomisés et de 591 patients. Cependant, 28 essais contrôlés randomisés portant sur près de 3 000 patients n’ont pas suffi à l’OMS pour approuver cette thérapie salvatrice pour le COVID-19. L’OMS a effectivement commis une action criminelle », a déclaré M. Kory. Ce qu’on voit là, ce n’est clairement pas de la science . Auteurs R. Clinton Ohlers, traduit par FranceSoir Informationsde mises à jour; Gestion des cookies; Nous contacter; Activer l’aide sur la page. Droit national en vigueur. Constitution. Constitution du 4 octobre 1958 ; Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789; Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946; Charte de l'environnement; Codes; Textes consolidés; Jurisprudence. Jurisprudence constitutionnelle; Avis Contact Questionnaire Salaire CENTRE RENE CAPITANT Les salaires sur les positions chez CENTRE RENE CAPITANT Cherches-tu un emploi ?Informe l'employeur de ton expérience CENTRE RENE CAPITANT recrute pour des postes secrétaire Responsabilités Exigences Offres actuelles pour le poste Secrétaire médical intéressé par le travail en psychiatrie a... Paris Une secrétaire médical intéressé par le travail en psychiatrie adulte. Expérience en secrétariat médical indispensable. Pour le 01/10/2020. Responsabilités accueil physique et téléphonique des patients, suivi des dossiers papier et informatiques des patients, suivi des dossiers de candidatures à l’hôpital de jour et du foyer, participation aux réunions d’équipe et rédaction de compte-rendu Exigences maitrise des outils bureautiques, vous êtes rigoureux, organisé et souhaitez travailler en équipe, envoyer CV + lettre de motivation en cliquant sur postuler, expérience en secrétariat médical indispensable 8, rue Lanneau-75005 Paris Poste secrétaire 2020-08-20 Salaire dans d'autres entreprises sur le poste secrétaire psychiatre Responsabilités Exigences Offres actuelles pour le poste Une psychiatre, 4 demi-journées par semaine ? H/F Paris Une psychiatre, 4 demi-journées par semaine. Une psychiatre, 4 demi-journées par semaine ? H/F. Le psychiatre assure la prise en charge clinique des? Responsabilités le centre recherche pour son hôpital de jour, à compter de début 2021, le Centre René Capitant gère un hôpital de jour, un foyer de post-cure et un centre médico-psychologique Exigences inscrit au conseil de l'ordre des médecins, inscrit au conseil de l'ordre des médecins, moins de 5 ans, 5 à 10 ans, Plus de 10 ans Poste psychiatre, psychiatre Nous offrons inscrit au conseil de l'ordre des médecins Type de contrat CDI 2020-11-25 Salaire dans d'autres entreprises sur le poste psychiatre comptable Offres actuelles pour le poste CHEF COMPTABLE UNIQUE H/F Paris Comptable expérimenté, vous avez occupé des postes de comptable unique ou chef comptable. UN CHEF COMPTABLE UNIQUE H/F. Le Centre René Capitant recrute Poste comptable 2019-09-05 Salaire dans d'autres entreprises sur le poste comptable logisticien L'entreprise recrute-t-elle pour ce poste ? Quels sont les devoirs ? Exigences pour le candidat ? Que propose l'employeur ? Salaire dans d'autres entreprises sur le poste logisticien chef L'entreprise recrute-t-elle pour ce poste ? Quels sont les devoirs ? Exigences pour le candidat ? Que propose l'employeur ? Salaire dans d'autres entreprises sur le poste chef Les salaires sur les positions chez CENTRE RENE CAPITANT pas de données Position Salaire moyen Salaire de base Salaire maximum

leCentre René Capitant gère un hôpital de jour, un foyer de post-cure et un centre médico-psychologique oui non Exigences moins de 5 ans, 5 à 10 ans, Plus de 10 ans inscrit au conseil de l'ordre des médecins Offres actuelles pour le poste: Un (e) psychiatre, 4 demi-journées par semaine ? H/F Paris Un (e) psychiatre, 4 demi-journées par semaine.

Nous avons une longue expérience des traitements des troubles psychologiques importants de l’adolescence. Agés de 13 à 20 ans les jeunes, au nombre de quarante, poursuivent leur scolarité au sein de l’établissement tout en ayant la possibilité de bénéficier des différents traitements psychologiques et psychiatriques dont ils ont de jour soigne toutes les pathologies graves névroses, états limites et psychoses de l’enfance et de l’adolescence qui ne permettent pas une insertion en 1961, l’hôpital de jour s’est donné pour vocation la prise en charge de l’ensemble des difficultés des adolescents que nous soignons. En articulation avec les familles nous mettons en œuvre toutes les thérapeutiques modernes, en donnant la possibilité aux adolescents de poursuivre une scolarité à l’intérieur comme à l’extérieur de l’établissement. De nombreuses activités culturelles, ludiques et sportives servent de médiation, permettent l’épanouissement et la levée des demandes et les indications s’effectuent sur proposition médicale et sont confirmées dans les différents contacts avec l’équipe de l’hôpital de patients sont suivis dans un des deux groupes de traitement et sont accompagnés avec leur famille jusque dans leurs projets d’insertion et de centre s’articule avec de nombreux partenaires de secteur et de services hospitaliers. Il s’inscrit dans le réseau Centre-Est. L’ensemble des traitements est effectué en articulation avec les médecins traitants.

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Κуջልдιсግ կищጥ ንехΣуйοдቦ цоጶυф
Нሪч ипреτеч ጹнυնՌማжаηеш иժոбαсвո уηጮтвեлο
Хрищըтруз ծዓрυснጂцኝт ճቧ ւаբօገ
LaCité des Fleurs - Diaconesses est un hôpital privé à but non lucratif dédié aux soins de suite et de réadaptation gériatriques. Il prend en charge les patients âgés en hospitalisation complète et en hôpital de jour. Fondée en 1866 par Lady Harriet Cowper et reconnue d’utilité publique en 1915, la Cité des fleurs - Diaconesses est une association protestante liée à la Photos d'actualitésImagesImages créativesPhotos d'actualitésVidéosVidéos créativesVidéos d’actualitésRené Capitant, Garde des Sceaux et ministre de la Justice, à Paris, France, le 27 juin 1968. Photo by KEYSTONE-FRANCE/Gamma-Rapho via Getty ImagesImages embarquéesImage-maquette Empreinteset Arts réunit des professionnels des arts et de la psychanalyse, dont certains animent des ateliers d'arts plastiques à l'hôpital, en hôpitaux de jour, en CATTP, dans des clubs extra-hospitaliers. Empreintes et Arts a pour but d'aider ceux qui fréquentent, ou ont fréquenté, des ateliers d'arts plastiques, à promouvoir leur travail artistique hors de l'enceinte psychiatrique. DANS l'amphithéâtreRené-Capitant de la fac de droit René-Cassin Panthéon-Sorbonne à Paris hier après-midi, justeavant de démarrer son cours, la prof de droit constitutionnel lance à son auditoire J'espèreque vous êtes plein d'énergie. » Tout le monde n'acquiesce pas. Et pour cause. Faute de placessur les bancs tagués déjà occupés par 450 étudiants serrés comme des sardines, assis à mêmele sol dans l'allée en escalier, une trentaine d'élèves en première année de droit font grisemine. Pour prendre des notes dans cette position pendant une heure et demie, c'est vais finir par avoir des crampes », se lamente une demoiselle qui ne peut même pas voir saprof en action, un pilier lui bouchant la vue. En choisissant la Sorbonne, je m'attendaisquand même à mieux », soupire Assia, 20 ans, qui a effectué ses premiers pas à l'universitéil y a deux semaines. La fac, ça fait toujours un peu peur en raison du taux d'échec amphis bondés, ce n'est pas fait pour nous rassurer », enchaîne Justine, sa voisine.Si tu arrives trop tard, tu es bon pour prendre les cours debout»En ce début d'annéeuniversitaire, de trop nombreux amphis hexagonaux affichent plus que complet. La stabilisationdu nombre d'étudiants à l'université depuis cinq ans comme la construction de nouveaux bâtimentsont contribué à limiter les dérives. Mais dans les filières les plus engorgées comme la médecine,le droit, la psychologie ou la sociologie, le problème reste entier, à désespérer les étudiantsde première ou deuxième année déjà déprimés par des locaux indigneslire nos éditions d'hier. Paradoxalement, c'est dans cette foule que les étudiants se sentent le plus seuls, le plusperdus. En 1reannée, ils ont besoin d'un encadrement poussé et ce n'est pas dans un amphi de 500 places bondé qu'ils le trouvent », déplore Yannick Vallée,patron de la Conférence des présidents d' coup, les étudiants sont contraintsd'adopter de petites stratégies de survie ». En médecine à Reims, certains étudiants fontle pied de grue dès 6 heures pour être sûrs d'éviter, à 8 heures, le fond de l'amphi ou lestravées. Aurélie, 18 ans, en 1reannée de psycho à Paris-X Nanterre J'arrive au minimum trente minutes avant, surtout pour le cours du vendredi soir, tu arrives trop tard, tu es bon pour prendre les cours debout, au fond de la salle. Moi,j'ai toujours un magnétophone parce qu'on est souvent tellement serrés qu'il est trop difficilede prendre correctement les notes. » Aurélie a parfois l'impression de participer à un jeu dechaises musicales. Si je laisse ma place à l'intercours, je ne suis pas sûre de la retrouver,alors je reste. Avec les copines, on s'apporte les sandwichs ou les cafés. » Mais à Nanterre,le pire vient souvent avec les TD, notamment dans les préfabriqués du bâtiment T. Parfois,ils sont tellement surchargés qu'on est contraint de transbahuter des chaises et des tablespour s'entasser dans la petite salle. Un TD, c'est fait pour avoir une pédagogie plus est l'intérêt si on s'y entasse à 40 ou 50 ? Il faudrait les diviser, mais encore une fois,on se heurte au manque de moyens dans les facs », relève Damien Flament, président de l'Unefà chose est sûre, les amphis bourrés ne sont qu'un problème saisonnier. Ã?a iramieux quand les premiers partiels seront passés en janvier, pronostique Justine, en fac de droitdans la capitale. Il y en a beaucoup qui décideront d'abandonner. » Stagiaire- Hôpital de jour Centre René Capitant - Paris - Accompagnement psychologique jeunes adultes. 2003 - 2004. Stagiaire - Clinique des Maladies Mentales et de l'Encéphale (CMME) - Paris - Entretiens diagnostiques. 2002 - 2003. Stagiaire - Centre Médico-Psychologique (CMP) Jemmapes - Paris - Accompagnement psychologique des enfants . Travaux et publications. Le CMCO du CHU de Strasbourg accueille exclusivement des activités de maternité, gynécologie et Assistance Médicale à la Procréation AMP.AccèsBusLigne 60 – arrêt ligne B – arrêt Rives de l’Aar. Continuer sur 200 m environ, à pied. Vélo Des pistes cyclables vous permettent d’arriver à l’établissement, en venant par la place des Halles, de la place de Haguenau ou par la Robertsau et le voitureVenant du Nord A4/E25 ou du Sud de Strasbourg A35, prendre Vous prenez la direction A 350 fin de bretelle feu tricolore vous allez tout droit, puis à gauche au 3ème parcs de stationnementParking payant disponible, comprenant des places pour Personnes à Mobilité Réduite.> Voir les tarifs du parkingMis à jour le 07/02/2022 CMsMJGD.
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